Épisode 64 : L'éducation sexuelle chez les tout-petits (0-5 ans)
Cette semaine, sur Grandir Ensemble, Alexandra a reçu Loryanne-Héllène Gauvin, sexologue et accompagnante à la naissance spécialisée en périnatalité. Son sujet de prédilection est l’éducation sexuelle, sujet pour lequel elle adopte une approche féministe et humaniste.
Dans cet épisode, Loryanne-Héllène est venue nous parler de l’éducation sexuelle chez les tout-petits de 0 à 5 ans. Elle nous donne des conseils sur la façon d’aborder la question auprès des enfants ainsi que l’importance d’aborder le consentement, et vient démystifier et briser les tabous entourant la question de l’éducation sexuelle.
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L’éducation sexuelle pour les enfants de 0 à 5 ans, par où commencer?
Dans cet épisode du balado Grandir Ensemble, Loryanne-Héllène Gauvin, sexologue et accompagnante à la naissance spécialisée en périnatalité, nous parle de son sujet de prédilection : l’éducation sexuelle. Par quoi commencer? De quoi faut-il parler avec notre enfant sur ce sujet? Quand et comment l’aborder? Comment réagir face à certains comportements chez nos enfants? Loryanne-Héllène souhaite démystifier le sujet et briser les tabous entourant la question de l’éducation sexuelle.
Apprendre à nommer les parties génitales
L’éducation sexuelle pour les tout-petits commence par nommer les parties génitales avec les mots exacts. Loryanne-Héllène l’explique, un corps est un corps et, de la même façon qu’on nomme les yeux et les bras, on nomme le pénis ou la vulve. Cela permet de normaliser le corps et donne confiance à l’enfant, car il développe une image positive de lui-même.
Par ailleurs, la sexologue souligne qu’en cas d’abus sexuel, l’enfant doit être en mesure de nommer les parties intimes avec les vrais noms s’il doit être appelé à témoigner.
Apprendre l’intégrité
De 2 à 4 ans, l’enfant apprend que son corps lui appartient. C’est à ce moment-là qu’il est possible d’introduire la notion d’intégrité. « C’est à toi et juste à toi et personne ne peut y toucher. » Par des phrases et des mots simples comme ceux-ci, au moment du bain par exemple, le parent peut rappeler à l’enfant que son corps est à lui et que personne ne peut y toucher (à l’exception des soins comme changer la couche, un examen médical, un bain pour le laver…). Pour le sensibiliser, le parent peut demander l’autorisation avant de laver ses parties intimes tout en mentionnant qu’il le fait parce que c’est son rôle de parent de prendre soin de son enfant.
À un certain âge, il est normal qu’une certaine distanciation survienne. L’enfant peut vouloir se changer dans sa chambre, fermer la porte pour se laver, etc. Le parent peut respecter son besoin d’intimité et ses limites. Cela revient au consentement.
Apprendre le consentement
L’objectif ultime est la compréhension du consentement que l’enfant soit capable de dire non et de se confier avec les bons mots. Il comprend ainsi qu’il a le droit de mettre ses limites avec les gens qui l’entourent et que l’entourage doit comprendre et respecter sa bulle d’intimité et de consentement.
Apprendre à déterminer ce qu’est un adulte de confiance
Dès lors qu’on parle d’intégrité, le parent peut déterminer avec l’enfant ce qu’est un adulte de confiance en donnant des exemples : « Un adulte de confiance est quelqu’un en qui l’enfant et le parent ont confiance, un adulte avec qui l’enfant se sent bien, qu’il aime voir, qui le fait sourire, qui l’aide quand il a un problème et qui respecte ta bulle d’intimité. Ce ne sont pas les adultes qui te demandent de garder un secret, par exemple, ou qui te donnent une boule dans le ventre. »
Mon enfant touche ses parties intimes, est-ce normal et que dois-je faire?
Loryanne-Héllène pose le cadre : « Il faut toujours avoir une vision d’enfant et ne pas mettre nos lunettes d’adultes. »
L’autostimulation des enfants arrive tout le temps. C’est sain pour l’enfant, car il découvre son corps. Les garçons vont commencer à toucher leurs parties intimes à 8 mois et les petites filles vont commencer vers 11 mois. L’autostimulation commence quant à elle vers 15 mois.
De 0 à 6 ans, on ne parle pas de masturbation, mais bien d’autostimulation. Pour les enfants, c’est un moyen de réconfort et de découverte. L’enfant ne se masturbe pas, il se réconforte. C’est un comportement normal et sain qui fait partie de son développement. Après 6 ans, et jusqu’à la préadolescence, il n’y a normalement plus rien. Loryanne-Héllène souligne que chaque enfant est unique et donc que chaque enfant le vit différemment.
Elle conseille au parent de ne pas avoir de réaction négative devant une telle situation et de diriger son enfant vers l’intimité de sa chambre, par exemple. Si le comportement est excessif, elle recommande alors de consulter un spécialiste.
Conclusion
En tant que parent, on peut parfois se sentir pris au dépourvu face à des questions ou à des comportements de nos enfants. À cela, Loryanne-Héllène décomplexe le parent. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de répondre ou d’aborder le sujet. Pour la sexologue, le plus important est de briser les tabous sur l’éducation sexuelle et d’introduire le sujet dans les familles afin que rapidement l’enfant soit conscient des notions d’intégrité et de consentement, et puisse développer une bonne estime de soi et de son corps.
Pour plus de détails, nous vous invitons à écouter l’intégralité du balado. Bonne écoute!