Épisode 86 : Les peurs
Cette semaine, sur Grandir Ensemble, Alexandra a reçu à nouveau la psychoéducatrice Joanie Loisel. Psychoéducatrice en pratique privée spécialisée à l'enfance et à la parentalité, Joanie est également propriétaire de la clinique de psychoéducation Hominum, d'un humain à l'autre.
Dans cet épisode, Joanie aborde les peurs chez l’enfant, de la naissance à l’adolescence. Elle nous parle des différentes peurs transitoires selon l’âge de l’enfant, mais également des autres formes de peurs. Elle partage aussi des conseils concrets pour tenter de comprendre les différentes peurs et d'accompagner avec bienveillance l’enfant qui fait face à cette émotion.
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Comprendre les peurs de l’enfant pour l’accompagner avec bienveillance
Tous les enfants font face à des peurs. Des peurs qui prennent différentes formes, parfois rationnelles parfois non, des peurs transitionnelles ou ancrées.
Dans ce balado, Joanie Loisel, psychoéducatrice, dresse un portrait des différentes formes de peur chez l’enfant à chaque étape de son développement et donne des conseils pour accompagner avec bienveillance l’enfant face à ses peurs.
Qu’est-ce que la peur?
La peur est l’une des six émotions de base, aussi appelées émotions primaires universelles, avec la joie, la surprise, la tristesse, le dégout et la colère.
Il est donc tout à fait normal de ressentir de la peur. Et au même titre que les autres émotions, il est important de pouvoir bien l’accueillir et de ne pas la catégoriser comme étant négative.
Joanie différencie ainsi émotion et sensation : la peur n’est pas négative, mais la sensation ressentie est désagréable. Il en va de même pour certaines autres émotions.
« La peur est toujours positive si elle est bien accompagnée, car elle permet au cerveau de l’enfant de se développer. Derrière chaque peur se cache une fonction. »
Les différentes formes de peurs
Il existe plusieurs formes de peur. On retrouve ainsi les peurs transitoires/développementales, les peurs provenant d’une « empreinte » (le vécu de l’enfant) et les peurs par imitation.
Les peurs transitoires
Les peurs évoluent en fonction de l’âge de l’enfant et chaque stade de développement de l’enfant a son type de peur. Joanie dresse un portrait global des différentes formes de peurs transitoires selon l’âge de l’enfant :
- Vers 6 à 8 mois : la peur des étrangers;
- Vers 1 an : la peur des bruits forts et/ou soudains (aspirateur, sonnette, mélangeur, chien qui aboie…);
- Entre 1 an et 18 mois : la peur de se séparer de ses parents. Cette peur peut durer plus ou moins longtemps selon l’enfant;
- Entre 4 et 7 ans : la peur imaginaire (monstre, sorcière, dragon…);
- À partir de 7 ans : la peur de dangers réels (voleur, kidnappeur, incendie…);
- À l’adolescence : la peur liée à l’aspect social (être jugé, être exclu, ne pas être accepté dans un groupe…).
Ces peurs sont tout à fait normales et sont saines. Elles font partie du développement de l’enfant. Le rôle du parent est de l’accompagner dans l’écoute et le respect. L’écoute est la clé!
Les peurs provenant d’une « empreinte »
Certaines peurs sont inconscientes et découlent souvent d’une situation déjà vécue par l’enfant. Les émotions ressenties alors laissent une sorte d’empreinte sur l’enfant. Le parent peut dans ce cas tenter de reconnaitre le sentiment pour rassurer l’enfant.
Les peurs par imitation
Les enfants apprennent par imitation et par modèle, notamment en observant les adultes qui l’entourent. Les peurs par imitation sont celles généralement transmises par les parents eux-mêmes en donnant l’impression qu’il y a une raison de s’inquiéter.
Joanie complète en parlant des « fausses peurs », lesquelles cachent bien souvent un besoin (le besoin de proximité particulièrement), et la peur d’avoir peur.
Quelques trucs et conseils de Joanie pour accompagner l’enfant lorsqu’il a peur
Pour les peurs de dangers réels, Joanie conseille d’aider l’enfant à rationaliser (tout en restant à son écoute) en le questionnant :
- Est-ce que c’est possible?
- Est-ce que c’est probable?
Elle donne l’exemple de la peur de l’accident en avion. Si l’on raisonne sur cette peur : est-ce que c’est possible? Oui. Est-ce que c’est probable? Non.
Plus on parle de sa peur, moins on a peur. Ainsi, aider l’enfant à mettre des mots ou à illustrer sa peur lui permet de l’apprivoiser et de diminuer la charge émotionnelle qu’il ressent. L’analogie du 8 proposée par Joanie pour communiquer avec l’enfant est éclairante à ce propos (43 :26).
Pour plus de conseils et de détails sur le sujet, nous vous invitons à écouter l’intégralité du balado. Bonne écoute!